Nos programmes et nos réalisations sont désormais conçus et mis en œuvre toute l’année afin de développer sur un plus vaste territoire et dans d’autres contextes notre engagement pour l’éducation artistique, la diversité culturelle et la mixité sociale. C’est pourquoi cette année, notre programmation tiendra en un seul jour et illustrera plusieurs mois de travail avec les jeunes des banlieues et les élèves de l’École Polytechnique qui est devenue notre partenaire.
L’action culturelle ne peut se limiter aux dates d’un seul événement, aussi important soit-il. Nous nous inscrivons dans une programmation continue, rythmée par des spectacles et des concerts produits dans les villes et les écoles qui répondent à nos sollicitations.
À l’heure d’une crise qui ne cesse de s’aggraver, les remèdes économiques ne sont pas les seules réponses à apporter pour la vaincre. Investir dans la formation, c’est permettre à beaucoup plus de jeunes d’accéder à l’éducation artistique qui demeure, hélas, la chasse gardée des conservatoires municipaux et nationaux où l’enseignement obligatoire du solfège pendant deux ans, préalable à toute pratique instrumentale, dissuade la plupart de ceux qui n’ont pas été initiés à la culture classique et ne sont pas originaires de notre pays. De plus, aucun instrument non occidental n’est enseigné dans les écoles de musique, et seules les associations, le plus souvent démunies, dispensent l’enseignement des cultures du monde et des arts traditionnels. Face à cette discrimination contre laquelle rien n’est fait par les pouvoirs publics, notre festival agit avec ses moyens pour ouvrir des ateliers d’apprentissage des traditions artistiques africaines et maghrébines, en partenariat avec Vivendi, le Conseil Général du Val de Marne, la CAVB et l’Institut du Monde Arabe.
Nous voulons multiplier les expériences réussies pour qu’elles servent d’exemples crédibles et de modèles ; nous voulons alerter l’opinion publique et le gouvernement pour qu’enfin soit introduit dans les écoles primaires, les collèges et les lycées l’enseignement obligatoire des pratiques artistiques dans les domaines du théâtre, de la danse, de la vidéo, de la musique et de l’écriture. Tant que nos jeunes ne verront pas leur créativité artistique reconnue et stimulée au sein du système scolaire, nous assisterons impuissants aux échecs en masse qui pénalisent les plus inventifs d’entre eux. À présent, notre engagement requiert la mobilisation de tous ceux qui ont la conviction que l’art, sous toutes ses formes, doit être mis à la disposition du plus grand nombre de jeunes possible afin que le mot “culture” ait un sens et qu’il symbolise l’avenir, l’épanouissement personnel, la démocratie et la justice sociale.
Pour illustrer cette philosophie, nous lancerons ces prochains mois la formule “Le Festival des Écoles” en partenariat avec les municipalités qui adhèreront à notre initiative.
Georges BOUKOFF |
